Séminaire du CEMS/GSRL – « Les relations interdynastiques entre le royaume du Koryŏ (918-1392) et l’empire des Yuan (1271-1368) au prisme des alliances matrimoniales » – mercredi 6 avril de 14h à 16h

 

Le prochain séminaire des études mongoles et sibériennes/GSRL se tiendra le mercredi 6 avril de 14 à 16h.

Nous aurons le plaisir d’écouter une présentation de Gulsen Kilci (doctorante à l’Université de Paris Cité, CCJ, Centre Corée UMR 8173) intitulée :

 

« Les relations interdynastiques entre le royaume du Koryŏ (918-1392) et l’empire des Yuan (1271-1368) au prisme des alliances matrimoniales »

 

Le séminaire aura lieu en format hybride sur le Campus Condorcet : Bâtiment de recherche nord, salle 5.067 (14 cour des Humanités, 93322 Aubervilliers, Métro Front Populaire (Ligne 12) ; RER B La Plaine –Stade de France (pour monter au 5e étage il est nécessaire de demander un badge à l’accueil en échange de sa carte d’identité)

 

Adresse pour la visioconférence sur demande à l'adresse antoine.vermande@ephe.sorbonne.fr

 

Résumé :

La dynastie Wang du royaume de la péninsule coréenne Koryŏ forme une alliance matrimoniale avec la famille impériale mongole des Yuan à partir de 1274. L’Histoire officielle du Koryŏ (高麗史) dénombre au moins huit princesses impériales, descendantes de Khubilaï Khan, mariées à des souverains issus des Wang jusqu’en 1365. Cet échange diplomatique, exceptionnel du point de vue de l’histoire des relations Chine-Corée, questionne de facto la position du Koryŏ au sein du vaste empire des Mongols. Il s’agit alors de réfléchir à cette relation inédite en terme mongol, en s’éloignant de la vision sinocentrée initié par John K. Fairbank et Ssu-yü Teng (1941). Ainsi, en dehors des principes idéologiques d’« investiture-tribut » zhaogongzhi 朝貢制 et de « concorde et proximité » heqin 和親, qui qualifie généralement la relation de la Chine avec ses voisins, il est nécessaire d’analyser la relation Yuan-Koryŏ à travers le prisme de l’histoire de l’Empire mongole et des pratiques qui lui sont propres. Ainsi, il sera possible de mettre en avant l’originalité de la période, ainsi que le renouveau institutionnel et rituel engendré par le contact avec le Grand Etat mongol. Cette thèse se positionne dans la continuité et propose de répondre aux travaux de Morihira Masahiko (1999) et de Georges Qingshi Zhao (2001). La thèse de ce dernier, qui traite des alliances matrimoniales dans l’Empire mongol, met en avant une catégorisation se basant sur « one-way marriages » et « two-way marriages ». Or, cela ne convient pas pour décrire la relation réciproque qui existe entre les deux entités politiques Yuan et Koryŏ. Nous proposons donc de remettre en question ces travaux initiaux en prenant en compte d’autres caractéristiques de cette stratégie d’alliance matrimoniale, principalement liés aux liens de parenté (khurgenkhudail-irgen/bukha irgen…) ; en articulation avec une stratégie propre à la cour royale du Koryŏ. La présentation se déroulera en quatre temps : 1) présentation des sources primaires et secondaires, 2) hypothèses de recherche sur la réciprocité de la relation Yuan-Koryŏ, 3) les termes mobilisés par les chercheurs pour décrire la position du Koryŏ au sein de l’Empire mongol ; 4) la question de la transcription des termes et noms mongols dans les sources en chinois classique sur la période concernée.

En espérant que vous viendrez nombreux !

Isabelle Charleux, Grégory Delaplace et Virginie Vaté

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