Diversité et religion : logiques, formes et dynamiques

Strasbourg, 23-24 mai 2016

  Colloque international   Organisé par
  • USIAS – DRES ( Droit Religion Entreprise Société)
  • MISHA
  • MinoRel
  • GSRL
  • CéSoR
  Ce colloque conclut, mais n’achève pas, une réflexion collaborative et transdisciplinaire menée dans le cadre d’une chaire de l’Institut d’Etudes Avancées (USIAS) qui visait à réexaminer la valeur et la puissance heuristique du terme de « diversité » appliqué à l’histoire, ancienne ou contemporaine, des religions. Le terme de « diversité » a été convoqué dans de nombreux débats publics, politiques et scientifiques depuis un demi-siècle, et sa surface lexicale n’a cessé de s’étendre, de même que les controverses académiques et sociales auxquelles il a donné lieu. A l’heure où la question de la diversité cristallise, souvent sous la forme de crispations idéologiques ou identitaires, des positions tranchées, elle incarne, plus que jamais, des horizons de sens, des programmes culturels, voire des utopies sociétales rattrapées par des réalités conflictuelles. La pensée de la diversité se heurte à la réalité de son empiricité et l’idéal du « plurivers » est confronté au problème de la « gestion » des différentes culturelles, sociales et bien évidemment religieuses. L’inscription de ces réflexions dans l’immédiateté historique et dans ce que Braudel appelait l’aveuglement présentéiste mais aussi dans des espaces géoculturels limités (« sociétés occidentales modernes ») représente un frein à la compréhension dans sa globalité du rôle complexe et ambivalent que la « diversité » a joué tout au long de l’histoire – d’où la nécessité d’une comparaison transculturelle et transhistorique des modes d’expression de la diversité des croyances et des pratiques relatives au sacré, rapportées à leur contexte. La diversité est traversée par des logiques de reconnaissance, de distinction, de discrimination (associée à des valences positives ou négatives), de coexistence, de mélange… Elle engage des dynamiques d’intégration ou au contraire d’exclusion, elle peut s’inscrire dans un arrière-plan de rapports sociaux conflictuels ou au contraire, participer de leur pacification. Mais l’histoire anthropologique de la diversité en tant que phénomène (morphologique ou dynamique) doit s’adosser à une histoire des idées et des concepts. Il s’agit de questionner, à nouveaux frais empiriques ou théoriques, la portée et les limites du terme à l’aune de son actualité (géo)politique mais aussi scientifique : programmatique en son temps, la notion de diversité est devenue soit simplement descriptive puis problématique avant de devenir polémique, à l’heure où, justement, il prend tout son sens dans des sociétés engagées dans une modernité et une mondialisation qui agissent comme des facteurs de pluralisation. Que reste-t-il finalement, d’un terme qui a été défini de manière aléatoire en Sciences humaines et sociales, et récupéré par les acteurs du monde politique ? C’est moins ici l’occasion de dresser un bilan définitif que de rouvrir un dossier qui semble encore pertinent pour saisir la diversité des traditions et les traditions, et les différentes significations que le terme peut revêtir en contexte chrétien, musulman, juif, bouddhiste, hindouiste, confucéen, chamanique ou animiste, selon que la tradition est minoritaire ou majoritaire, que l’environnement social et culturel soit stable ou au contraire ébranlé… Entre autres pistes de réflexions, à l’appui de cas concrets puisés dans des contextes antiques ou modernes, proches ou lointains, monothéistes ou polythéistes, ce colloque s’interrogera, de manière non exhaustive, sur :
  • La prise en compte de l’actualité politique dans les débats scientifiques (et vice-versa)
  • Les rapports entre les différentes dimensions de la diversité (ethnique, culturelle, sociale, religieuse…)
  • les variations de sens qui ont affecté le concept en fonction de ses contextes d’usage
  • les enjeux et périmètres de définition des vocables de « diversité » et de « diversification »
  • les arrière-plans culturels et religieux, des conditions historiques et des canevas idéologiques du terme « diversité »
  • l’unité et la diversité repérable dans les logiques et les processus de diversification religieuse
  • les outils et modalités de mesure de la diversité religieuse
  • enfin, les grands débats publics/politiques et scientifiques que le terme aide à baliser.
 

 

 
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